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La cage est un très gros sujet à mon sens, car de plus en plus souvent, elle est conseillée par diverses personnes. Elle est souvent conseillée pour de nombreuses heures d’affilées, afin de régler des problèmes de comportements ou pour faire des apprentissages. C’est dans ce contexte précis que j’écris cet article. Je tiens à vous préciser dès le départ : je ne suis pas contre l’utilisation de la cage, seulement contre des utilisations que je trouve abusive.


Un grand nombre d’espèces domestiques vivent en cage. Les rats, les octodons, les hamsters, les souris, les furets, les lapins, … vivent souvent en cage. Pour se permettre cela tout en respectant la bientraitance, les propriétaires respectent (normalement) un certain nombre de règles. Par exemple, certains animaux ont besoin de creuser, de construire des terriers, … alors les cages sont prévues pour répondre à ce besoin, très particulier. D’autres animaux ont besoin de grimper, de sauter, d’escalader, … et on prévoit les cages de manière à ce qu’elles soient adaptées. Elles sont alors hautes, aménagées, grillagées pour permettre l’escalade, …

En plus de la forme et du type d’activité proposé, les cages pour les « NACs » (Nouveaux Animaux de Compagnies) ou les « PACs » (Petits Animaux de Compagnies) correspondent à des normes de tailles. Il ne s’agit pas de chiffres issus d’une réglementation officielle, mais d’observation de passionnés qui recherchent la taille idéale où l’animal utilise l’intégralité de son habitat et ne manque pas d’espace pour autant.

Les Nacs, les PACs, sont donc des animaux qui vivent toute la journée en cage … En fait, non, pas toute la journée. Pour un hamster, une sortie d’une demi-heure par jour est recommandée, pour son bien-être. Pour un rat, on parle d’une sortie d’une heure. En plus de cela, on s’inquiète du rythme de l’animal, de son besoin de congénère ou pas, … De tas de détails en bref.

Quel lien avec les chiens ? La cage, la façon de l’aborder, de la comprendre, de la vivre, …

Les propriétaires de NACs vivent la cage comme une solution autant qu’une contrainte, elle ne permet pas de ne pas sécuriser les pièces sans quoi, on ne pourrait pas faire de sorties et les sorties sont nombreuses. Elle est un lieu de vie que et on fait tout pour le rendre agréable, à tel point que les animaux rentrent d’eux même dans leurs cages, sans apprentissages particuliers. La cage est une solution de propreté, les propriétaires de lapins et de furets qui parviennent à apprendre la propreté à leurs animaux ont tendance à supprimer la cage ou à la garder comme un espace ouvert. C’est beaucoup plus compliqué avec des rongeurs, qui peuvent causer beaucoup de dégradations, sans aucun apprentissage possible et qui ont tendance à marquer d’urines leurs passages sans possibilités réelles d’apprendre la propreté.

Il est intéressant de garder cette vision de la cage avant de parler du chien. Voici un certain nombre de situations dans lesquelles la cage est conseillée par certaines personnes, comme étant une solution :

- Rendre un chiot propre
- Limiter les destructions
- Apprendre à se calmer
- Apprendre à ne pas jouer en intérieur
- Rassurer le chien ou le chiot

Cela s’accompagne généralement d’un discours expliquant que la cage n’est pas une prison. Ce n’est pas un lieu désagréable. Ce n’est pas une punition non plus. La cage s’accompagne d’un apprentissage, une association positive toute bête qui fait que l’animal aime cet endroit. Par exemple, en le faisant manger dans la cage, la cage devient le lieu où l’on peut manger et c’est génial. La cage n’est donc pas une prison et tout est fait pour en renvoyer l’image d’une tanière, douce et chaleureuse.

Ceci étant dit, on va en venir aux hics.

Ma première réflexion est de me demander comment une tanière, un lieu de protection, qui peut permettre à un chien de se sentir mieux en prévoyant une cachette … peut nécessiter une association positive. Une association positive amène le chien à apprécier quelque chose dont il n’a pas besoin (à son sens), qu’il n’apprécie pas particulièrement voir qu’il déteste. Par exemple, on peut faire des associations positives aux voitures, pour qu’un chien inquiet soit content de monter en voiture. Quand un chien est inquiet et qu’il s’enfuit sous le canapé, qu’il se glisse dans de petits espaces, il n’y a aucun besoin de faire une association positive avant et il n’a pas besoin de portes pour se sentir mieux. L’espace restreint suffit.

Ma seconde réflexion est l’idée qu’un lieu sécurisant tel que « sous le canapé », peut être quitté à tout moment. Autrement dit, si ce qui inquiète l’animal, l’inquiète un peu moins, il peut sortir … Tourner, virer, retourner dans sa cachette en cas de problème, bref, gérer la situation. Etre immobilisé, bloqué dans un endroit, c’est comme être acculé, il est impossible de changer de cachette en cas de problème, aucun moyen de rétablir une distance de confort, … Donc aucune désensibilisation en sommes et pire, une immersion en cage est possible avec toutes les conséquences qui l’accompagne.

Ces deux premiers hics entraînent un troisième hic quasiment immédiatement après, c’est l’idée de l’exutoire. Un chien soumis à un stress peut le canaliser et l’extérioriser. Il le fait rarement de façon très sympa pour l’humain (destruction, aboiement, …) et certains de ces comportements risquent d’entraîner le conseil : « met le chien dans la cage », sans même comprendre la cause. Donc, l’exutoire … c’est très triste à dire mais ça nécessite de la place et des propositions d’activités. Fouiller de partout à la recherche de friandises cachées, ce qui permet de se concentrer sur autres choses ou différents jeux, jouets, jouets distributeurs, … Comment proposer des activités intéressantes et variées à un chien dans une cage ? C’est là qu’on va en revenir aux NACs, la cage est un lieu de vie qui permet les activités nécessaire à l’espèce ou à l’individu. C’est le minimum que l’on peut attendre d’une cage dans laquelle l’animal vit. C’est-à-dire, une cage, durant un moment de transition, tel qu’un trajet ou un petit moment d’attente, on ne demande pas au chien de vivre sa vie, dedans. On lui demande d’attendre calmement, sur une durée raisonnable. Pour les nacs, il existe des « cages de transport » de petites tailles, pour ce genre d’utilisation. A partir du moment, où on demande à un chien de vivre sa vie, de s’occuper, de gérer ses angoisses avec tel ou tel exutoire dans une cage, on rentre largement dans « le lieu de vie ». Le chien doit apprendre à vivre sa vie, dans cet espace réduit qui ne permet pas un grand nombre d’activité.

Ceci est un « hic » assez fondamental, mais comme tout est lié, on passe à la suite. Le quatrième hic est la taille de la cage. La cage, lieu de vie, chez le NAC, obéit à certaines règles en termes de taille pour respecter le bien-être de l’animal. Ainsi, pour les rats, on compte entre 0.05m3 et 0.06m3 par rat. Ainsi, un groupe de 3 rats nécessitent une cage, d’environ 50 cm par 50 cm par 60 cm de haut, ce qui leur permet d’être à l’aise, de se déplacer et de faire ses différentes activités. Les cages de transports, elles, doivent uniquement permettre à l’animal de se lever et de se retourner ainsi un bon nombre font moins de 20 X 20 X 20 cm.

La taille des cages n’obéit pas à une réglementation chez les chiens. Les seules réglementations pour les lieux de vie prévues par la loi française sont la taille d’un chenil et les tailles de chaines pour les chiens à l’attache. Un chenil donc … La taille d’un chenil pour un chien doit être de 5m². Si on traitait les chiens, aussi bien que les nacs, on dirait également que le chien étant un animal grégaire, il ne devrait pas être isolé, mais ceci est encore une autre histoire. Donc 5m² minimum, pour un chenil, c’est-à-dire, une cage construite en dur.

La seconde réglementation est celle de la taille des chaines pour les chiens à l’attache qui est de minimum 2.5m pour les chaines coulissantes et 3m pour les chaines attachées autrement. Donc par exemple, un chien attaché le long d’un mur a accès à une surface de 14m².

C’est la taille minimum prévue par la loi pour ces deux cas de figures. C’est une taille dans laquelle le chien peut avoir des activités. Manger, boire, jouer, se toiletter, trouver des activités diverses pour s’occuper.

Quelle est la taille d’une cage pour chien ? Sur un célèbre site de vente en ligne d’équipement pour les animaux de compagnie la cage la plus grande que j’ai pu trouver fait 0.8968 m2 et moins d’un mètre de haut. Certains estiment que les cages sont confortables, grandes, parce qu’elles permettent de s’allonger, diriez-vous la même chose si on vous présentait une chambre et un salon qui vous permettrait de glisser un canapé uniquement ? Je ne crois pas. Si l’on veut être horriblement terre à terre : si je décidais d’installer des cages dans un chenil … Je pourrais mettre 5 cages, contenant 5 grands chiens dans cet endroit prévu pour un seul selon la législation minimum, sans que ça ne choque personne. Enfin, si, à l’abri des regards, dans une maison, on vous le conseillera. J’ai comme dans l’idée que si vous mettez vos cinq cages dans un chenil, les proportions seront d’un seul coup un peu plus visibles et que personne ne désignera ces cages comme confortables.


cage vs chenil


Viens, forcément, le cinquième hic, qui est une nouvelle fois tout droit lié aux précédents hics. Comme je l’ai déjà dit, une cage de transition, on ne demande pas au chien de vivre dedans. On ne lui demande pas de dormir dedans, juste d’attendre. Exactement comme on le fait pour des NACs en sommes. Cependant, cette durée « de transition », « d’attente », elle est visiblement variable suivant les personnes. Attend dix minutes, 15 minutes ou une demi-heure, que j’aille à la salle-de-bain, au toilette ou autres. C’est un petit temps d’attente, aucuns soucis à mon sens d’utiliser une cage pour la sécurité, ne serait-ce que la tranquillité d’esprit qu’elle donne au propriétaire. Attend une heure, une heure et demi ou deux heures, le temps de faire une course relativement rapide. Ça commence à faire long pour un jeune chiot, mais on peut croire qu’une seule activité suffira à l’occuper et qu’il sera capable de supporter une absence relativement immobile de cette durée. Ces durées restent dans ma conception de l’utilisation d’une cage. Notez que pour un trajet, on conseille de sortir le chien régulièrement, de lui donner à boire, de lui permettre de soulager sa vessie …

Parmi les situations où la cage est conseillée, il y a l’apprentissage de la propreté. Ce n’est pas un apprentissage de 2 heures. C’est une durée d’apprentissage de toute la nuit et l’on compte sur le fait que le chiot ne souhaite pas se faire dessus et qu’il ira jusqu’au bout des limites de son corps, pour éviter de se salir de cette manière. On parle généralement d’une durée minimum de cinq heures.

Dans les autres situations, il y a la prévention des destructions et une possibilité de sécuriser l’environnement pendant que la personne est au travail. Dans ces cas-là, on peut voir des durées conseillées monter jusqu’à la journée complète, soit 8 ou 9 heures. Il serait faux de dire que de tels durées rentrent dans une conception où le chien attend simplement et ne vit pas dans sa cage ou alors, il faudrait expliquer, au plus grand nombre où se trouve le bouton « pause » sur un jeune chien, foufou, joyeux et qui risque de détruire. Et si le bouton « pause » existe, la cage est-elle nécessaire ?

Le sixième hic … est un hic un peu différent des autres. C’est un hic autour de l’approche en elle-même. Un outil peut toujours être mal utilisé. Il est possible de mal utilisé un clicker, une laisse, un collier plat, ... Une cage pour nacs est prévue avec des équipements, des temps de sortie, des tailles minimums … pour rentrer dans de la bientraitance, car on s’inquiète de ce que fait l’animal pendant qu’il est dans sa cage. C’est une inquiétude forte pour des milliers de propriétaires. Et pour les chiens, la seule inquiétude, c’est de le rendre propre, non destructeur et immobile ? Est-ce que les chiens sont biens ? Attention, je ne dis « est-ce qu’ils rentrent joyeusement dans leurs cages ». Les hamsters rentrent très joyeusement dans des boules de promenade qui les coupent de tous leurs sens, qui leurs font subir des chocs importants, … Des chiens sautent joyeusement dans des colliers qui les blessent, parce qu’il y a de superbes associations à ces engins. Non, la question, c’est est-ce que les chiens sont épanouis, biens, heureux, de leurs vies dans des cages ?

On m’a déjà fourni l’argument : le chien dort, toute la journée dans sa cage. Il dort également toute la nuit, dans la cage ou hors de la cage. Ses périodes d’activités sont donc résumées à une promenade le matin et une promenade le soir. Est-ce ça, un chien épanoui ? Un animal qui dort en quasi-permanence ? Est-ce ça qui est recherché par les propriétaires ? Un bouton pause, on arrête l’animal, mais il va bien : il dort. Une seule question ! Si la cage était ouverte, si la porte d’entrée était ouverte, si l’animal avait accès à un parc sécurisé, comportant d’autres chiens et tout ce dont un chien peut rêver, est-ce que ces chiens dormiraient autant de temps ? Si la réponse est « non », il y a un problème.

Le dernier des hics est encore sur l’approche … Oublier la bientraitance, ma foi, ça arrive souvent, c’est quasiment tellement courant qu’on pourrait presque ne pas en parler. Ce que je dis là est grave et pourtant … Est-ce que le collier plat, fin, qui serre la gorge est une forme de bientraitance? Est-ce qu’une laisse courte qui empêche le chien d’atteindre les odeurs est une forme de bientraitance? Se pose-t-on seulement la question avant de les utiliser ? … Ma foi, on pourrait aller très loin dans l’approche de la bientraitance… Mais ce dernier hic, c’est « la solution miracle ».

- Le chiot est sale ?
- La cage.

- Tu as peur qu’il soit sale ?
- La cage.

- Il pourrait détruire ?
- La cage.

- Il est angoissé ?
- La cage.

La cage, solution miracle. Il y a des tas de causes diverses derrière un comportement. La cage ne peut pas être une réponse unique à tous les problèmes d’angoisse, de destruction, de malpropreté, … Malheureusement, cette cage, dont j’adore l’approche sur de très courte période, je la vois recommandée chaque jour pour des durées inconvenantes comme si elle était la seule solution envisageable pour sauver la vie des chiots … Sécuriser totalement une pièce, c’est possible.

Je rappelle que l’apprentissage de la propreté, c’est apprendre où faire et pas le contraire. La cage utilise un apprentissage déjà effectué, normalement, grâce à la mère : ne pas faire là où on dort, pour forcer le chiot à se retenir. Il n’y a aucun apprentissage là-dedans sauf … si on dépasse le temps que le chiot est capable de se retenir et alors, l’apprentissage précédent s’éteint, faute de mieux et le chiot ne sait plus qu’il ne doit pas se faire dessus …

Je rappelle que la destruction peut être un manque d’apprentissage qui ne se fera pas magiquement dans la cage, un exutoire qui ne sera plus comblé dans la cage ou … Il y a des tas de causes !

Quant à l’angoisse … Il y aurait trop à en dire et j’ai commencé par aborder ce point, très particulier. Je pourrais y dédier des dizaines d’articles tout aussi long que celui-ci … Alors je m’arrêterai là en espérant seulement qu’avant d’enfermer un chiot, un chien, même si vous en avez l’habitude, vous vous poserez quelques questions, sur les causes de la réglementation des chenils, sur les durées, sur ce que fait votre chien durant cette période-là, les différences avec ce qu’il fait en votre présence toute la journée et tout le reste …

Pensez-y seulement.
fgui
fgui
pour ma part j'ai entendu un argument supplémentaire bien sûr que je ne partage pas à savoir çà lui permet de gérer la frustration, agrémenter de 2 conseils antagonistes : pour le jour faire un travail d'approche positive par contre pour la nuit : on le met dedans et s'il manifeste un gêne ou autre (cris,aboiements, etc...) "on" laisse à force de fatigue il finira bien de s'endormir..:(!!