<h3>Qu’est-ce qu’un comportement de consentement …

Qu’est-ce qu’un comportement de consentement dans le cadre des soins coopératifs ?

Un comportement de consentement, aussi appelé comportement Feu Vert ou en anglais Start Button Behavior (SBB) permet, une fois appris au chien, à nous signifier qu’il est prêt à commencer un soin. Il va servir à construire un dialogue sans équivoque avec votre chien. On installe le matériel d’entraînement et on lui laisse la possibilité de s’engager grâce à ce comportement auparavant défini et appris. On pourra alors débuter l’entraînement ou le soin avec son consentement clair.

Comment se construit un comportement feu vert ?

Comme n’importe quel comportement, on va apprendre au chien à le produire dans un certain contexte. On peut le façonner étape par étape (shaping), pour le construire, le renforcer et lui donner ainsi plus de chance d’être reproduit de nouveau par l’animal.
On n’associe peu souvent un signal vocal ou gestuel à ce comportement car il est important que le chien garde le choix de le produire ou non. Ce sont les éléments de l’environnement et le matériel qui indiqueront à votre chien qu’il a la possibilité de s’engager pour un entraînement. Il sera d’ailleurs toujours renforcé tout de même s’il ne souhaite pas s’engager afin que cela reste un véritable choix.
Voici un exemple d’un entraînement pour construire le décubitus latéral, que j’appelle la position « couché sur le flanc ».


Par la suite, une fois cette position pleinement acquise, elle permettra d’introduire des manipulations et des soins. Lorsque le chien produit le comportement feu vert (ici poser la tête sur le support), l’entraînement commence. Lorsqu’il relève la tête, on fait une pause ou on arrête l’entraînement.

Comment réussir à ce que ce comportement se maintienne dans le temps ? Qu’il ne perde pas en intensité, fréquence ou durée malgré les soins parfois désagréables qu’on sera amené à faire au chien.

Il sera important de rester attentif au langage corporel du chien pour progresser sans le pousser dans ses retranchements. Je parle ici de comportements comme : un bâillement, des tensions musculaires faciales comme les joues creusées, le front plissé, les sourcils froncés, mais aussi un sursaut, un regard en coin, le blanc des yeux visibles, les oreilles plaquées, la queue rentrée entre les pattes, le poids du corps qui bascule à l’opposé de la main qui s’approche ou qui touche etc.

Aller trop vite ou trop loin, risquerait de rendre le chien hésitant à donner de nouveau son consentement avec le comportement feu vert, car les soins auront pu être aversifs pour lui. Afin que le chien conserve l’envie de participer de nouveau à la prochaine séance, il est donc primordial d’évoluer progressivement. C’est comme si on faisait un contrat de confiance avec notre chien ! Il est d’accord pour coopérer sous réserve qu’on ne pousse pas au-delà du tolérable pour lui. C’est important d’insister sur le « pour lui » car c’est sa perception de l’environnement et ses limites qui importent ici. Même si parfois on a l’impression que ce qu’on fait ne pourra pas être aversif, c’est en fait le chien qui nous le dira grâce à son langage corporel. N’oublions pas qu’on entraîne l’individu qui est en face de nous avant tout.
A nous de rester conservateur, d’être patient et d’inclure nos manipulations très graduellement. Mais surtout à ne pas hésiter à faire une pause ou revoir notre progression si on observe des signes d’inconfort lors des séances.

On va utiliser des techniques comme l’habituation, la désensibilisation ou le contre-conditionnement pour évoluer pas à pas vers une tolérance du chien à l’utilisation d’outils de soins ou de manipulations.
Je vous invite à lire « Diviser ce qui fait réagir », qui devrait vous aider à découper et mieux appréhender l’inclusion de nouveaux éléments lors des entraînements avec votre chien.

Il est parfois nécessaire de revenir à une étape précédente déjà réussie par le chien si l’étape ou la manipulation prévue s’avère finalement plus difficile pour lui que ce qu’on avait pensé. Ça permettra de remettre le chien en confiance avant d’essayer d’augmenter nos critères de difficulté de nouveau.
Inclure des répétitions plus faciles ou déjà réussies par le passé au cours des entraînements, peut également aider dans la progression et consolider notre contrat de confiance.

Quel comportement de consentement choisir ?

Plusieurs positions ou comportements peuvent servir de comportement feu vert. Le Bucket Game de Chirag Patel par exemple :
Le principe est d’apprendre au chien à fixer un pot avec des friandises à l’intérieur. S’il le fixe, c’est un feu vert pour qu’on puisse commencer le soin. Le chien est renforcé avec des friandises au fur et à mesure de la progression et de nos manipulations. S’il bouge la tête ou dévie son regard du pot, alors c’est le signe pour nous qu’il faut arrêter ce qu’on était en train de faire. Le chien a donc la possibilité de dire stop si c’est trop long pour lui ou trop difficile. On pourra alors lui proposer une pause et reprendre s’il fixe le pot de nouveau, ou simplement mettre fin à la séance pour reprendre plus tard.
Le Bucket Game n’est pas le seul comportement feu vert bien qu’il soit un des plus populaire. Il est possible aussi d’utiliser des cibles pour les pattes, le nez, la tête, en respectant le même principe. Le chien qui touche la cible signifie qu’il est d’accord pour commencer le soin, et s’il cesse de produire ce comportement pour en produire un autre, on arrête alors toutes manipulations. C’est grâce à ce contrôle sur la situation, à cette confiance construite au fil des séances et à des entraînements réguliers, que votre chien sera apte à consentir à des soins de plus en plus nombreux et variés.
Pensez que la position dans laquelle est le chien doit être confortable pour lui physiquement sinon il sera incapable de la tenir pour la durée d’un soin. Cette position devra vous permettre à vous aussi d’être confortable et d’accéder à la zone à soigner sans trop de contraintes et avec une visibilité suffisante.


Ici sur cette vidéo, le comportement feu vert est que mon chien pose le menton sur le tissu rose. Lorsque le menton est posé, les manipulations débutent. Si jamais le menton du chien ne touche plus le support, alors les manipulations cessent, les mains et les outils s’éloignent.

Il est possible de trouver des formations pour vous aider à vous lancer. Vous pouvez aussi rejoindre des groupes, suivre des pages pour vous inspirer.
Notez que si votre chien a un historique de morsure lors de manipulations, faites-vous aider par un professionnel afin d’évoluer en sécurité.