Il existe beaucoup de manière de punir.

On peu…
Il existe beaucoup de manière de punir.

On peut punir directement, en agissant. L’éducation positive accepte un certain nombre de punition dans ce genre, par exemple : ignorer le chien qui cherche notre attention en mordillant, en aboyant, en nous grattant le bras …

On peut également gérer son environnement pour le rendre punitif. L’éducation positive accepte également quelques punitions dans ce genre, par exemple : fermer à clé une porte que le chien ouvre habituellement, mettre une sécurité enfant sur un placard ou le frigo, …

Les punitions ainsi organisées sont des punitions qui font simplement en sorte que le comportement habituel du chien ne fonctionne plus. Ce ne sont pas des punitions parfaites, elles provoquent de la frustration et ne résolvent pas la cause du comportement. Il est donc intéressant de les accompagner d’un certain nombre de mesures qui seront là pour aider le chien à ne pas commettre la faute qui lui vaudrait cette punition. Par exemple : des jouets savamment placés peuvent être suffisamment intéressants pour que le chien n’ait plus envie d’ouvrir le placard et qu’il ne découvre pas que celui-ci est maintenant cadenassé. Un autre exemple : on peut apprendre activement à son chien de bonne position, de bon comportement pour attirer notre attention afin qu’il ne teste pas ou qu’il teste moins les comportements qui seront ignorés.

Enfin, on peut également organiser une situation punitive, en incluant d’autres acteurs que ce soit des humains ou des chiens. L’éducation positive accepte encore un certain nombre de punition dans ce genre, par exemple : vos invités peuvent avoir pour consigne d’ignorer votre chien qui saute ou encore de ne pas lui accorder d’attention lorsqu’il viendra réclamer à table. Il est un peu plus difficile d’organiser correctement les choses avec un « acteur chien », mais on pourrait imaginer un gros loulou qui ignorera passionnément les mauvais comportements. Une chienne qui s’assiéra systématiquement en cas de chevauchement, rendant le tout plus acrobatique et bien moins satisfaisant. Néanmoins, employer un « acteur chien » va être délicat et les approches punitives seront rarement intéressantes.

Pour mieux comprendre la situation, parlons d’un cas concret. Votre chien traverse la route n’importe quand, en sautant du trottoir. C’est une situation dangereuse à laquelle nous pouvons répondre par plein de moyens éducatifs différents.

Nous pourrions punir que ce soit en donnant un coup de laisse ou en criant. Cette punition ajoute quelque chose de douloureux, d’inconfortable, d’inquiétant et ne fait donc pas partie de l’éducation positive.

Nous pourrions travailler sur une barrière invisible en rendant le trottoir très attractif et source de récompenses. Les échecs (descendre du trottoir) ne payeraient simplement pas. Nous inviterions le chien à remonter dessus. C’est une technique assez avancée, mais c’est une résolution possible qui correspond à une éducation bienveillante et positive.

Nous pourrions également laisser le chien sauter et demander à un complice de lui rentrer dedans que ce soit à pied, à vélo, en voiture … Cette punition donnée par l’environnement correspond au risque que prend le chien, néanmoins, elle est dangereuse et elle ajoute quelque chose de douloureux, d’inconfortable ou encore d’inquiétant. Elle ne fait donc pas partie de l’éducation positive.

Il y a sans doute beaucoup d’autres solutions. Dans une situation comme celle-ci le danger que nous identifions peut nous rendre beaucoup plus agressif dans nos méthodes éducatives, alors qu’il existe des solutions pacifistes pouvant permettre une réelle sécurité avec beaucoup moins, voir aucun, effet secondaire néfaste. Si le chien se fait percuter, même très doucement, assez doucement pour ne pas être blessé, il peut néanmoins en ressortir avec une angoisse très forte. S’il devient réactif envers les véhicules pour s’en défendre, il descendra toujours du trottoir et il y aura simplement un problème supplémentaire. Les effets secondaires sont très importants. Il ne faut vraiment pas les négliger.

Les punitions par retrait qui sont acceptées dans l’éducation positive causent de la frustration et peuvent même être source d’angoisse. Elles ne sont pas parfaites. Par contre, les punitions par ajout, aussi naturelles qu’elles puissent paraître (puisqu’après tout le chien s’expose à un risque de lui-même et il peut apprendre de la vie …) peuvent être très lourdes de conséquences. Elles n’apprennent pas ce qu’il faut faire, elles n’encouragent pas le chien à trouver une bonne solution, elles apprennent seulement la méfiance. C’est pourquoi nous devrions écarter au maximum les approches punitives et conserver uniquement les punitions négatives les plus faibles, les moins dures pour l’animal …

Néanmoins, vous ne pourrez pas éviter toutes les mauvaises expériences à vos animaux. Ce matin encore ma chienne a marché sous un châtaigner. Ça pique. Au-delà de ces petits risques du quotidien, on ne peut pas éviter tous les accidents. Par contre, rajouter volontairement un danger, laisser son chien aller vers un danger sans chercher à lui apprendre, installer un danger, profiter d’un danger pour lui apprendre quelque chose, tout ça, ce n’est vraiment pas l’approche éducative la plus bienveillante que l’on puisse souhaiter à un individu.

Faisons particulièrement attention à tout ces risques que l’on a tendance à voir comme étant naturels et d’autant plus si c’est nous qui les orchestrons, poussant le chien à la faute dans le seul but de le punir. Nous sommes tous capables de faire mieux, avec malice, intelligence et parfois, un peu d’entraide.