Aujourd'hui, je vous propose de réfléchir à l'organisation général des terrains d'éducations. Dans cet article nous allons parler autant des éducateurs professionnels que des associations tenues par des bénévoles tels que les clubs canins.
Il y a bientôt 4 ans, j'ai regroupé un
certain nombre de point pour aider à évaluer si un lieu est en positif ou pas. Mais on pourrait aller plus loin. L'éducation positive nécessite un cadre bienveillant et adapté. Si ce cadre n'est pas là ou s'il est contre-productif, les meilleurs conseils au monde ne suffiront pas. Du coup, en observant simplement le cadre, on peut choisir d'éviter un certain nombre de lieux.
Notons, déjà, qu'il n'y a pas de règles communes à tout les terrains. Il y a une immense variété de choix qui peuvent être fait dans les terrains d'éducations. Certains font le choix d'utiliser des champs, non clôturés, d'autres préfèrent abolir les terrains et proposent plutôt des balades éducatives ou encore des cours à domiciles. Ce sont des solutions tout à fait viable, néanmoins, pour cet article, je me concentrerais sur les choix faits autour des terrains clos et plus précisément, autour des terrains clos accueillant des chiens en laisse (ou sans laisse mais devant rester près de leur humain). Je ne parlerai pas des terrains accueillant des masses de chiens en liberté pouvant se rencontrer.
A présent, le premier point à aborder est sans doute celui de la taille du terrain. En soit, un terrain d'éducation n'a pas a être immense, néanmoins, il doit être d'une taille suffisante pour accueillir le nombre de personnes souhaitées. S'il n'y a que des cours individuels, le terrain peut être relativement petit, de la taille d'une courette par exemple. Si on désire faire de très gros cours collectifs, un terrain de foot sera rapidement insuffisant.
Le but c'est de ne pas avoir de surpopulation. Pour ça, il faut que les chiens et leurs humains qui circulent puissent toujours s'éloigner des autres. Il faut qu'il ne soit pas contraint, par la taille du terrain, de se tenir une distance inconfortable des autres. Pour donner une idée, si les duos (composé d'un humain et d'un chien sociable) sont contraints de se tenir à moins de deux ou trois mètres des autres, parce qu'il n'y a pas davantage de place, c'est qu'il y a un problème. En faites, c'est plutôt simple, imaginons que l'un des chiens réagissent soudain mal, peut-être qu'ils sont tous très sociaux, mais sait-on jamais, le chien vient de se faire mal, il est irrité, il réagit mal. Est-ce que les chiens les plus proches pourront s'éloigner facilement sans se précipiter sur un autre ? S'ils n'ont pas cette liberté, le milieu est problématique.
Personnellement, j'apprécie que les terrains aient des issues de secours. Ce sont des portes secondaires, habituellement inutilisées, qui peuvent permettre de sortir rapidement en cas de problème. Le problème pouvant être que notre chien devient mal à l'aise et que traverser le terrain va être dur pour lui. En ayant une porte secondaire placée assez loin de la première, on augmente les chances de pouvoir sortir rapidement. Ce n'est pas une obligation, mais c'est un confort appréciable.
Les éducateurs professionnels et les moniteurs bénévoles peuvent organiser les cours de bien des manières différentes mais globalement, les chiens vont bouger sur le terrain. Parfois, la personne qui fait cours s'installe au centre et fait tourner les chiens autour d'elle. Ce n'est pas la seule organisation possible. On peut par exemple installer des tas d'atelier et laisser les personnes allaient d'un atelier à l'autre dans une certaine autonomie. Dans tout les cas, il faut penser à ces déplacements. Par exemple, dans le cas des multiples ateliers, certains sont des ateliers de "passage" (exemple : échelle au sol, tunnel, passerelle, ...), d'autres demandent plus d'immobilité (exemple : découverte d'une texture, table, ...). L'important devient alors de ne pas bloquer les sorties d'atelier rapide par des ateliers lents. Il faut pouvoir circuler d'atelier en atelier sans que les duos ne se gênent trop. Quand on observe de l'extérieur, il faut simplement ne pas voir de bouchon ou encore d'arrêt brusque pour éviter un chien immobile, ...
Donc, pour ma part, une bonne organisation de terrain c'est un nombre de duo raisonnable pour ce terrain (pas de surpopulation), si possible des issues de secours et une conception interne qui évite aux duos se retrouver bloqués. Tout ça revient au même point : on doit pouvoir s'éloigner facilement d'une situation difficile. Si c'est régulièrement compliqué : il y a un problème.
Justement, en parlant de problèmes. Comment gère-t-on les problèmes ? A nouveau, je vais me concentrer uniquement sur le terrain. Est-ce qu'un chien qui est en train de mal réagir doit rester sur le terrain ? Pour moi c'est non. La conception idéale de terrain, à mon sens, comporte une zone de détente (en dehors de notre terrain d'éducation) pouvant également offrir une solution en cas de tension.
Ça veut dire que mon terrain clôturé n'est pas ma seule possibilité. Les chiens peuvent en sortir et aller se détendre s'ils ne sont plus concentré ou s'ils fatiguent. Les chiens qui réagissent mal peuvent également aller se détendre et parfois même travailler hors terrain pour être à une distance qui leur convient mieux.
Alors bien-sûr, on peut être limité pour des questions d'emplacement et / ou de budget et ne pas pouvoir faire le terrain idéal à nos yeux. Néanmoins, les terrains doivent respecter le minimum de critères de sécurité. Donc quand on va voir un cours ou quand on va y participer, si on observe une véritable surpopulation, l'absence de zone de détente (impossible de quitter le terrain pour rejoindre une zone calme), ça fait parti des critères qui doivent nous mettre en alerte. Les professionnels et les bénévoles sont tenus de choisir comment ils gèrent leurs terrains et les possibilités qu'ils leur offrent. Ce choix peut permettre d'accéder à une ambiance apaisée et apaisante ou au contraire, contribuer aux tensions.
Parfois, on peut être tenté de se dire : "vu l'ambiance, la personne qui fait le cours ne peut pas faire mieux", mais en réalité, c'est la personne qui fait le cours qui choisit d'accepter ou pas cette ambiance. Cette personne peut refuser de faire cours dans un cadre inadaptée. Elle peut choisir des solutions (diviser les cours, réorganiser les groupes, changer de format de cours ...) pour améliorer les choses. Accepter de faire cours dans de mauvaises conditions, c'est accepter des risques de bagarres, accepter que des chiens régressent, accepter que des humains se fassent peur, accepter de la tension et de l'angoisse, ... Tout ça, ça n'a rien d'obligatoire.