Un point qui revient souvent, c’est que l’éducation positive représente une méthode et qu’on ne peut pas attendre d’une méthode qu’elle s’adapte parfaitement à l’ensemble des chiens. Ce serait donc l’une des principales limites de l’éducation positive.
Ce type d’argument montre en faites une grande méconnaissance de l’éducation positive car... il ne s’agit tout simplement pas d’une méthode !
Explication... L’éducation positive pourrait-être résumée comme ceci : nous cherchons à collaborer avec nos chiens afin de nous épanouir mutuellement dans la bienveillance. Comment ? A travers, diverses méthodes parfois très différentes les unes des autres. Assez souvent, nous parlons des mêmes méthodes, qui sont les plus populaires, mais ça n’implique absolument pas que ce soit les seules méthodes possibles.
Prenons un exemple : la marche au pied. Comment l’apprendre en éducation positive ?
Méthode du demi-tour : À chaque fois que le chien nous dépasse, on fait (gentiment et sans geste brusque !) demi-tour, s’il continue, il se retrouve simplement en bout de laisse et on attend qu’il nous rejoigne. A force, il apprend à se concentrer sur l’humain pour savoir où aller et apprend que pour avancer, il ne faut pas dépasser la jambe.
Méthode du leurre : À l’aide d’une cible (qui peut être la main par exemple ou directement la friandise dans un premier temps) on indique au chien où il doit se placer et pendant qu’on avance, on le récompense pour fixer cette position.
Méthode de la capture : À chaque fois que le chien passe à côté de nous naturellement et se retrouve dans la bonne position, une énorme récompense vient capturer ce comportement pour le fixer. A force de répétition, le chien apprend à garder la position.
Méthode du shapping : À partir d’un chemin d’indice amenant le chien à tourner les hanches, on apprend au chien à venir se coller contre l’une ou / et l’autre des jambes à l’arrêt puis on intègre le mouvement. (Ceci est une description très sommaire de la méthode de Silvia Trkman).
Je viens de décrire 4 méthodes potentielles, derrière le leurre, la capture et le shaping qui sont de “grandes méthodes” on pourrait sans doute décliner d’autres possibilités, car en réalité, la seule limitation est l’imagination. On pourrait travailler de milles façons différentes ! Je n’ai d’ailleurs pas abordé les techniques de mimétismes que je connais très peu, j’ai sans doute oublié des tas de techniques et il y en a au moins autant que je ne connais tout simplement pas.
L’important à comprendre c’est que derrière l’éducation positive qui peut sembler stricte et rigide de part cette multitude de méthodes et d’outils que nous n’employons pas, il y a en réalité une richesse énorme ! Cette richesse on peut tous y contribuer en étant réfléchi et inventif.
La seule condition c’est de comprendre ce que c’est au fond l’éducation positive... et ça, ce n’est pas le plus évident car derrière les termes techniques, il y a une approche bienveillante et surtout beaucoup de malice et de stratégie.
Donc pour récapituler :
- L’éducation positive c’est un terme générique, ça ne désigne pas une seule méthode
- L’éducation positive regroupe des tas de méthodes différentes
- Ces méthodes ne sont pas figées, elles peuvent être modifiés ou créés en fonction de nos besoins
Les seuls points limitants sontt que le chien ait envie, qu’il soit à l’aise et qu’on arrive à être imaginatif.
Alors n’oubliez pas... si vous avez l’impression d’être coincé avec une approche bienveillante, prenez le temps de réfléchir et si vous ne trouvez pas de solution, n’hésitez pas à contacter un bon professionnel pratiquant l’éducation positive et dont c’est le métier de connaître des méthodes, de savoir les adapter et si jamais, savoir en inventer !