Une approche systémique est une approche "globale". C’est-à-dire qu’au lieu d’isoler un petit élément dans un coin et de s’en occuper comme si tout le reste n’existait pas, on va regarder les interactions qui peuvent exister entre chaque élément pour qu’en cas de modification, tout aille "dans le bon sens".
C’est une approche qui peut paraitre complexe et difficile, mais je pense que c’est une approche que l’on devrait privilégier très souvent et notamment lorsque l’on décide de travailler sur un problème de comportement. Pour expliquer un peu plus la systémique, je vais vous mettre une vidéo que je trouve ludique et intéressante, mais avant, un petit exemple "à ma sauce".
Imaginons que je doive nourrir un chien. Cause : il a faim. But : il n’a plus faim. Méthode : lui remplir le ventre. C’est tout simple et on sait très bien comment résoudre ce souci. Je prends un paquet de croquettes (ou une gamelle de BARF par exemple), je remplis la gamelle et je la lui donne. Fin de l’histoire. Enfin presque... parce que ce chien tombe gravement malade à cause de ce que je viens de lui donner. Il fait des allergies alimentaire et il ne fallait pas lui donner n’importe quelles croquettes.
Donc, en plus de la cause (faim), du but (absence de faim) et de la méthode pour atteindre ce but (le nourrir), il aurait fallu que je tienne compte d’autres éléments tels que "l'allergie alimentaire". Ce n’est pas grave, ce n’est qu’un texte, j’ai eu tout juste un "game over", je peux retenter ma chance.
Reprenons, donc. Ce chien a faim, j’ai fait attention à prendre en compte ses allergies alimentaires, je le nourris... J’ai remplis ma mission et ce chien tombe gravement malade. Pas de bol ! J’ai oublié de tenir compte que 5 minutes après le repas que je lui ai donné, il devait partir faire une course de cani-cross, il s’est fait un retournement d’estomac ... J’aurais dû le nourrir à un autre moment. Game over. On recommence.
Ce chien a faim. Je prends en compte : 1/ si l’alimentation choisie est adaptée à sa santé, 2/ quand est-ce que je le nourris, 3/ où est-ce que je le nourris (juste à côté du chien ultra-possessif, je vais obtenir un game over ;) ), 4/ de son programme de la journée,... puis je le nourris et ça se passe bien.
La mission la plus simple que l’on puisse imaginer agit néanmoins sur plein d’autres éléments. Ici, c’était assez grossier, mais ces interactions se font parfois de façons tellement indirectes que l’on peut même ne plus voir le lien entre les deux. C’est pour ça qu’il est important de réfléchir de façon "globale" et de se poser des questions, des tas de questions.
A présent, la vidéo dans lequel on peut voir un cas un peu plus complexe !
J’espère que cette approche systémique vous permettra d’appréhender un peu mieux pourquoi la recherche pure de l’efficacité n’est pas toujours la meilleure des solutions. Efficace, ça ne veut pas dire "sans effets secondaires indésirables". Il était sans doute plus efficace de nourrir le chien directement, sans se poser la moindre question, avec le premier truc qui nous tombait sous la main. Dans ce texte, on ne risquait qu’un "game over", dans la réalité, ça aurait pu être dramatique. Au final, avec une approche globale, nous avons pu trouver une solution qui n’a pas provoqué d’effets indésirables et qui a correctement rempli notre but.
Bref, un peu de réflexion, c’est toujours intéressant, alors si votre chien a un comportement qui vous déplait, ne cherchez pas une "recette" toute prête et prenez le temps de comprendre exactement ce qui lui arrive, pourquoi il réagit comme ça et en imaginant votre solution, essayez d’appréhender les différentes interactions. Si ce travail vous parait trop complexe, n’hésitez pas à faire appel à un bon professionnel (comportementaliste, éducateur canin,...) ayant l’habitude de ce type d’approche !
A bientôt