Réflexion autour des orques

Ecrit par Céline , il y a 8 ans, 10 mois

L’orque Freya est morte en captivité. Elle avait une trentaine d’années. Que peut-on dire de cette orque ? Elle a été capturée. Elle a subit de multiples fausses couches. Elle a attaqué l’une de ses dresseuses qui s’en est heureusement sortie. Ce qui n’est tristement pas le cas de tous les dresseurs d’orques … Puis, Freya est morte.

C’est une histoire particulièrement triste et détestable, car les orques sont des animaux fascinants aux rapports sociaux complexes et aux besoins particulièrement importants. D’après la documentation de Marineland, le parc où vivait Freya, les orques femelles vivent en moyenne 50 ans. Freya n’aura malheureusement pas atteint cet âge. D’ailleurs, les autres orques de Marineland déjà décédés n’ont pas non plus battus des records de longévité.

Voici les orques décédés dans ce parc et l’âge qu’ils avaient (approximativement) :
Calypso (femelle) : 11 ans
Clovis (mâle) : 4 ans
Kim (mâle) : 14 ans
Betty (femelle) : 13 ans
Kim II (mâle) : 27 ans
Sharkan (femelle) : entre 23 et 27 ans

Et finalement Freya … L’orque le plus vieux du parc à 19 ans. Si vous vous posez la question, cela fait une moyenne d’à peine plus de 20 ans pour des femelles qui devraient vivre 50 ans d’après le parc … Et une moyenne de 15 ans pour des mâles qui devraient vivre 29 ans, toujours d’après la communication du parc. Cela fait comme un léger soucis non ?

D’autant plus lorsque l’on sait qu’une orque sauvage, la célèbre Granny, est centenaire et qu’un certain nombre de sources indique que les orques, à l’état sauvage vivent plus de 60 ans … Cela fait un peu tâche.

Pas très loin du bassin des orques : les dauphins et une liste de morts inquiétantes. Les accidents parfois mortels, les maladies, les fausses-couches ne doivent pas être oubliés au profit de quelques naissances à force d’essai et de jolies images pleines de bons sentiments. Je pense notamment à la delphinothérapie et par extension, la zoo-thérapie avec les chiens. Soigner des enfants, des personnes handicapées, … c’est une jolie cause. Seulement, apporter du bien-être ne devrait pas se faire au dépend du bien-être animal. C’est un véritable problème de fond pour toutes les formes de zoo-thérapie. Il est important de rappeler à tout le monde qui si faire de son chien un chien-visiteur est accessible et louable, il faut rester prudent pour son animal, pour son bien-être et pour la qualité de sa vie. C’est au propriétaire de protéger son animal et ceux quelques soit la discipline pratiquée.

Une autre réflexion peut se faire autour de cette mort dramatique. Il y a quelques dizaines d’années, des premières observations ont été rapportées. Elles concernaient les loups. Les animaux en captivité ne sont pas les meilleurs candidats à observer … parce que la captivité change les comportements. Ou alors, les orques "cueillent" les gens et les noient. Seulement, si vous faites quelques recherches, vous pourrez lire des interviews de personnes habituées à plonger aux contacts des orques … Les orques ne sont pas des animaux agressifs qui attaquent à vue. Ce ne sont pas des animaux qui tournent en rond et qui se séparent prématurément de leurs petits. Mais tout ça, ce n’est pas facilement observable en captivité où les orques ont tué tant de dresseurs ... Même les notions simples, telle que « l’espérance de vie », sont difficiles à quantifier.

Alors toute les vieilles notions qui ont été comprises en captivité ne sont pas forcément mauvaises, mais elles ne sont peut-être pas bonnes non plus. Alors les remettre en cause ou au moins ne pas s’appuyer totalement dessus peut être judicieux.