Cette race, appelée autrefois chien picard, était fort appréciée et très recherchée dans l’ancienne vénerie aux temps d’Henri IV et de Louis XIII. Sélincourt en faisait déjà grand cas, s’étonnant et s’émerveillant de voir ces chiens rapprochant un lièvre passé d’une heure par temps sec. Le Couteulx de Canteleu, dans Manuel de Vénerie Française (1890), parle également avec éloge du chien d’Artois. Il rapporte que la race artésienne de son temps était métissée et difficile à trouver pure mais, malgré cela, elle restait encore une des meilleures races pour la chasse au lièvre.
Il a pris soin, d’ailleurs, de placer des représentant de la race dans le grand chenil du Jardin d’Acclimatation pour qu’elle soit connue du grand public. A la fin du XIXe et tout au début de notre siècle, M. Levoir en Picardie a tenté le rétablissement de l’ancien type d’Artois sans vraiment y parvenir. Pendant cette période et jusqu’au début de la première guerre mondiale, c’est un autre éleveur picard, M.Mallard, qui dominait l’élevage de la race. Mais s’il produisait de très jolis chiens, comme en témoignent ses nombreuses récompenses en exposition canine, ils n’étaient pas toujours dans un type conforme à la description donnée par les anciens auteurs. Après la deuxième guerre mondiale, on a cru que le chien d’Artois faisait partie des races perdues à jamais. Mais M. Audréchy, de Buigny les Gamaches dans la Somme, s’est fixé comme tâche au début des années 1970 de reconstituer le cheptel. C’est grâce à ses efforts et à ceux de Mme Pilat que cette race retrouve sa place parmi les chiens courants.