Tous au long de la vie d’un chien, ses moments de sommeil vont évoluer, devenir profond ou superficiel, changer de durée, s’entre-couper de réveils, s’agrémenter de siestes journalières, … Cette évolution est normale, le jeune chiot dormira la majeure partie de son temps puis petit à petit en grandissant, ce temps de sommeil deviendra moins important avant que la fatigue de la vieillesse ne s’installe.
Parvenir à évaluer les temps de sommeil peut permettre de se rendre compte d’un certain nombre de problèmes. Un chien qui dort très peu, très mal, qui semble attendre l’épuisement le plus total pour s’effondrer avant de se réveiller quelques heures plus tard, cela doit vous alerter. Un chien adulte, en pleine possession de ses moyens, ne devrait pas faire des nuits complètes, s’éveiller pour une balade et se rendormir jusqu’à ce que vous ne rentriez le soir pour la balade suivante puis se rendormir pour la nuit d’après … Si les siestes sont tout à fait normales, elles doivent s’entrecouper de moment réveils mais également d’action, même si ce n’est qu’observer l’extérieur, faire sa toilette ou s’étirer.
Une évaluation correcte du temps de sommeil en prenant en compte sa répartition peut donc permettre de se rendre compte (ou d’affiner les recherches) d’un grand nombre de problèmes. Ainsi le syndrome HS-HA (hyper-sensibilité, hyper-activité) se caractérise entre-autre par un temps de sommeil excessivement court. La qualité du sommeil et le réveil peuvent également en apprendre beaucoup. Par exemple, un chien particulièrement stressé peut se réveiller en sursaut tout en lâchant un aboiement. On peut également être surpris de voir les cycles de sommeil jour-nuit s’inverser dans certains cas. Si quelque chose vous semble anormal, étrange ou si quelque chose sort du quotidien, n’hésitez pas à en parler à votre vétérinaire qui est l’interlocuteur à privilégier pour tout ce qui concerne la santé de votre chien.
Le conseil le plus global que l’on peut donner concernant le sommeil est de laisser son chien dormir dès qu’il le désire et aussi longtemps qu’il le veut. Ce conseil vaut tout particulièrement chez les chiots qui ont besoin de dormir énormément et que l’on peut déranger d’autant plus facilement dans leurs périodes de sommeils. Mais il vaut également pour les chiens prenant de l’âge et qui peuvent avoir besoin que leurs rythmes de vies changent petit à petit.
Notons également que la qualité de sommeil peut dépendre de la qualité du lieu de couchage. Idéalement, il convient qu’il soit facilement accessible, même pour un vieux toutou plein de douleurs articulaires. Il est intéressant qu’il soit correctement isolé du sol afin que le froid ne s’infiltre pas. Pour les vieux chiens mais également les chiens les plus lourds, il faut se méfier, un couchage un peu fin et ils ont les articulations qui pointent vers le sol. Au plus votre chien ira en vieillissant et au plus il sera lourd, au plus vous devrez vous méfier de la qualité de ses lieux de couchage afin qu’il puisse s’économiser et profiter d’un sommeil de qualité.
Enfin, concernant le sommeil, j’aimerai terminer sur un élément qui me semble important pour mieux évaluer les besoins de son chien. Quand toutou dort, toutou ne s’ennuie pas. Après tout, s’ennuyer, c’est vraiment quelque chose que l’on ne fait qu’une fois éveillé. Mais si toutou dort toutes les nuits et toute la journée, c’est potentiellement par ennui. Quand vous partez, que votre chien retourne se coucher et qu’il dort, cela peut être rassurant et effectivement, c’est plutôt bon signe. Mais n’oubliez pas d’enrichir son environnement afin que le sommeil vienne par fatigue et pas par ennui le plus total. Dormir devrait avant tout être un choix et si les insomnies, les réveils brutaux, l’absence de siestes et tous les décalages dans le sommeil devrait vous surprendre et vous alerter, il faut également se méfier de ce détail. Dormir quand on en a besoin, c’est très bien, dormir parce qu’on n’a rien d’autre à faire : c’est un véritable problème à côté duquel il ne faudrait pas passer. En faites, les questions à se poser sont toutes simples : si mon chien pouvait choisir, que ferait-il ? A quoi a-t-il réellement accès quand je ne suis pas là ? S’il a le choix entre l’attente et le sommeil … Il y a fort à parier qu’il finisse par s’endormir mais ce n’est pas bon signe ! Ce n’est pas à ça que ressemble un rythme de vie épanouissant.
Bonnes observations à tous et bonnes nuits !